Les 5 erreurs que vous devez à tout prix éviter pour bien préparer votre retraite

Le

Par Philippe Moussaud

Préparer sa retraite

5 erreurs à éviter pour bien préparer sa retraite

La retraite ça s’anticipe, comme vous le savez vos revenus vont fatalement baisser et, pour bien en profiter, vous devez la préparer !

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Mais alors, comment bien préparer sa retraite

Pour partir sur de bons rails, nous allons vous présenter les 5 erreurs à ne pas commettre : 

  • Erreur n°1 : Faire confiance au système de retraite en France
  • Erreur n°2 : Faire confiance à son RIS
  • Erreur n°3 : S’y prendre tard
  • Erreur n°4 : Ne pas croire que l’on peut agir à chaque étape de sa vie
  • Erreur n°5 : Être persuadé que le rachat de trimestre est systématiquement rentable

Erreur n°1 : Faire confiance au système de retraite en France

Le système de retraite français est le plus complexe au monde ! Il existe 42 régimes différents dont seulement 3 sont alignés à ce jour. 

Pour vous donner un exemple, en moyenne un dirigeant d’entreprise peut être concerné par 4 à 8 régimes différents.

Pour résumer, notre système de retraite c’est :

  • un empilement de caisses différentes ;
  • des mesures qui servent à compenser des inégalités de traitement.

Les différentes réformes des 30 dernières années ont une même dynamique : la simplification !

Depuis 1941, le système de retraite français fonctionne par répartition. 

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Mais l’évolution démographique de notre pays met à mal ce système : il sera de plus en plus difficile de partir à la retraite avec des revenus décents.

Il n’y a qu’à voir la pyramide des âges :

Pyramide des ages

Par ailleurs, le rapport entre les personnes actives et les personnes de plus de 60 ans est assez inquiétant dans cette perspective.

D’autant plus que l’espérance de vie à la retraite augmente.

Espérance vie retraite

Alors qu’en 1965, on comptait 4 actifs pour un retraité, il n’y en a plus que 1,8 actuellement. 

Et ce chiffre pourrait même atteindre 1,2 en 2050 selon l’Insee.

Répartition actifs retraités

Une tendance de fond qui met à mal le système historique de retraite par répartition.

Conscient de ce phénomène, le gouvernement a décidé de favoriser l’essor d’un système

de retraite par capitalisation. 

Pour cela, la Loi PACTE a vu le jour en 2019 avec la création d’un nouveau plan épargne retraite : le PER.

Passons maintenant à la deuxième erreur à éviter, qui est de « Faire confiance à son RIS ».

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Erreur n°2 : Faire confiance à son RIS

Pour rappel, le Relevé Individuel de Situation ou RIS, parfois aussi nommé relevé de carrière, est un document officiel qui récapitule vos droits à la retraite à un instant T, et ça pour l’ensemble des régimes auxquels vous avez été affilié.

Il a été mis en place par la loi de 2003 sur les retraites, il récapitule les droits à la retraite que vous avez acquis dans tous vos régimes de retraite, qu’ils soient obligatoires ou complémentaires.

Sur le papier ça semble formidable. 

Mais malheureusement, il y a énormément d’erreurs.

Selon le dernier rapport publié en 2021 par la Cour des comptes : 

  • un grand nombre de dossier de retraite comportent des anomalies et il y en a de plus en plus chaque année ;
  • aujourd’hui, c’est un dossier sur six qui comporte des erreurs.

Quelles en sont les conséquences ?

Ces erreurs ont un impact direct sur le calcul des pensions versées, souvent à la baisse, et tout cel a au détriment des retraités. 

Cela est d’autant plus contraignant que la liquidation d’une retraite est le plus

souvent irréversible et que la correction d’erreur de relevé de carrière relève le plus

souvent du parcours du combattant.

Près de trois quarts des erreurs pénalisent l’assuré et se caractérisent principalement

par une pension en deçà de ce qu’elle devrait être.

En moyenne, le préjudice médian de ces erreurs de calcul s’élève à 123 euros par an. 

Cela signifie que le manque à gagner pour la moitié des personnes confrontées à un problème de calcul de pension s’élève à 123 euros ou plus.

Mais il y a pire et il a de quoi avoir peur : près d’une erreur sur dix implique un préjudice

d’une valeur supérieure à 1 000 euros par an… un chiffre à mettre en rapport avec le

montant moyen d’une retraite en France : 1 393 euros net par mois.

Et attention, la Cour des Comptes n’a audité que le régime de l’assurance retraite, le plus simple, celui qui fonctionne en trimestre et qui est souvent le mieux compris et contrôlé par les assurés.

Faire confiance à votre RIS est une erreur qui peut vous coûter cher ! 

Pas de panique, vous pouvez vous faire accompagner pour faire un audit de votre RIS et ainsi éviter des erreurs qui peuvent vous faire perdre beaucoup d’argent.

Un de nos partenaires nous a indiqué qu’en 2021, sur les 84 % de relevés qu’ils ont analysés et qui comportaient des anomalies, l’erreur moyenne s’élevait à 790 € par an.

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Leur “record” était de 19 500 € de correction annuelle sur une retraite de 37

000 € avec une carrière exclusivement salariée. 

L’erreur ne touchait pas le régime de base de l’assurance retraite mais la retraite complémentaire Agirc Arrco.

Donc, il est essentiel de ne pas prendre pour argent comptant les informations figurant

sur le RIS.

Passons maintenant à la troisième erreur, ne pas s’y prendre tôt !

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Erreur n°3 : S’y prendre tard

On l’a vu en introduction, si on fait confiance au régime de retraite, c’est le meilleur moyen de subir une baisse de revenu significative au moment de prendre la retraite. 

Une des erreurs les plus fréquentes et qui coûte cher, c’est de s’y prendre tard pour la préparer. 

Voici un exemple concret, qui va illustrer notre propos.

Vous souhaitez un capital de 100.000 € au moment de votre départ à la retraite, pour générer des revenus complémentaires ou faire face à un besoin x ou y. 

Avec une hypothèse de rentabilité de 3% par an, voilà les versements à effectuer tous les mois si vous commencez à :

  • 55 ans : 1.075 € par mois = total versements 90.300 € soit un gain de 9 700 €
  • 50 ans : 580 € par mois = total versements 83.520 € soit un gain de 16 480 €
  • 40 ans : 270 € par mois = total versements 71.280 € soit un gain de 28 720 €
  • 30 ans : 158 € par mois = total versements 60.672 € soit un gain de 39 328 €

Albert Einstein aurait prononcé – lorsqu’il travaillait sur l’unification des forces en physique – une phrase selon laquelle les intérêts composés sont la force la plus puissante de l’univers.

Benjamin Franklin stipule : « L’argent produit de l’argent. Et l’argent que produit l’argent produit de l’argent. »

Ces citations illustrent le pouvoir sous-jacent du mécanisme de capitalisation.

L’idée de base est très simple. 

Lorsqu’un actif produit de l’argent, cet argent peut être réinvesti dans des actifs qui dégagent également des rendements. 

Et puis, il y a aussi une notion de stratégie de gestion financière à avoir aussi.

Sur une longue durée, les actions restent l’actif le plus rentable, peu importe le niveau des marchés lors de l’investissement.

Il est donc essentiel de prendre en considération l’horizon d’investissement.

Plus que jamais, la retraite doit constituer un axe majeur de votre stratégie patrimoniale. 

Son financement ne se fait pas à la dernière minute. 

Il est le résultat d’une superposition de décisions prises tout au long de votre vie.

Épargner pour bien préparer sa retraite est important.

En effet, au moment de la retraite, vos revenus seront amenés à baisser.

Pour vous aider à avoir une idée plus précise de ce qui vous attend, il faut vous poser les bonnes questions : 

  • Qu’est-ce qui sera déjà payé au moment de ma retraite ? 
  • Au contraire, de quoi devrais-je toujours m’acquitter ? 
  • Quelles économies suis-je prêt(e) à réaliser pour équilibrer mon budget ?

À savoir : dans un budget, il est bon de connaître le niveau incompressible de vos

dépenses. C’est ce dont vous aurez besoin pour payer uniquement les dépenses

obligatoires et primaires. À la retraite, ce type de dépense peut être plus élevé,

notamment si vous avez des problèmes de santé.

C’est parti pour la quatrième erreur.

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Erreur n°4 : ne pas croire que l’on peut agir à chaque étape de sa vie

Et oui, à chaque étape de votre vie vous pouvez agir pour préparer votre retraite. 

Pour vous aider à agir, voici nos conseils des actions à envisager, suivant vos tranches d’âge.

Dès 25 ans : adopter les bons réflexes

  • Un sujet à ne pas négliger : la retraite est rarement un sujet de préoccupation des jeunes actifs ! Et pourtant elle se prépare dès les premières années professionnelles.
  • Commencez à épargner : l’ouverture d’un contrat d’assurance-vie permet de mettre de côté de l’argent sans le bloquer sur le long terme.
  • Classez vos papiers : il est important de garder toutes ses fiches de paie, même pour de très courtes périodes d’activité (job d’été, CDD, mission d’intérim). Cela vous permettra peut-être de valider des trimestres.

A 35-40 ans : réfléchir à ses objectifs de vie

  • Selon vos projets et vos objectifs, continuez à épargner.
  • Profitez des offres de votre entreprise : les Plans d’Épargne Entreprise ou les Plans d’Épargne Retraite Entreprise Collectifs (PERECO) sont en partie abondés par l’entreprise.
  • Pensez au Plan d’Épargne Retraite individuel (PERIN) afin de vous constituer un capital générateur de rentes à la retraite tout en réduisant vos impôts dès aujourd’hui.
  • Envisagez l’ouverture d’un Plan d’Épargne en Actions (PEA) : il permet de percevoir une rente défiscalisée.
  • Propriétaire de votre résidence principale, l’immobilier locatif à crédit peut être une solution pour vous permettre de percevoir à terme un revenu complémentaire sous forme de loyers.

A 50-55 ans : la dernière ligne droite !

  • L’assurance-vie : augmentez vos versements si vous le pouvez et commencez progressivement à orienter vos placements vers des supports plus sécurisés.
  • Le Plan d’Épargne Retraite : optez pour ce type de contrat ou, si c’est déjà fait, dopez les versements.
  • Continuez à investir dans l’immobilier locatif à crédit.

A 60-65 ans : l’heure de vérité

  • Même si vous avez l’âge de partir à la retraite, cela ne signifie pas forcément que vous bénéficiez de la retraite à taux plein, vous pouvez alors choisir de continuer de travailler.
  • Vous pouvez aussi racheter les trimestres correspondants à vos années d’études, à vos années passées à l’étranger ou à vos années incomplètes de cotisations pour limiter une décote trop importante.
  • Si vous choisissez de continuer à travailler, alors pensez à poursuivre l’abondement de vos placements (assurance vie, PER…).
  • Si vous prenez votre retraite, en fonction des contrats que vous avez souscrits, vous pouvez :
    • limiter les placements risqués comme le PEA pour les transférer vers des placements plus sécurisés,
    • mettre en place des rachats réguliers de votre contrat d’assurance-vie,
    • demander le dénouement de vos contrats PER.

Focus sur l’achat d’une résidence principale

L’achat d’une résidence principale tôt est un bon moyen pour préparer sa retraite. 

En effet, une fois l’emprunt remboursé vous n’aurez plus à payer de mensualités, ce qui vous dégagera une capacité d’épargne supplémentaire si vous travaillez encore et réduira vos dépenses au moment de la retraite.

De plus, en fonction de vos besoins, vous pourrez vendre votre bien immobilier pour

racheter plus petit.

L’écart de prix peut ainsi servir à financer une partie de votre retraite. 

Enfin, votre bien immobilier peut également servir à financer votre dépendance grâce au viager.

Donc oui, la retraite se construit tout au long de sa vie.

Passons maintenant à la cinquième et dernière erreur, être persuadé que les rachats de trimestres sont intéressants.

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Erreur n°5 : Être persuadé que le rachat de trimestre est systématiquement rentable

Pour rappel, le rachat de trimestre est une solution qui permet de partir à la retraite à

taux plein dès l’âge du départ à la retraite, et ce, même si l’on n’a pas cotisé tous ses

trimestres auprès du régime général des retraites.

En France, le calcul de votre retraite de base tient compte du nombre d’années travaillées (et de certaines périodes assimilées). 

En d’autres termes, le montant de votre retraite dépend du nombre de trimestres que vous avez acquis.

Pour obtenir une retraite à taux plein, vous devez atteindre ce qu’on appelle la durée de cotisation requise. 

Si ce n’est pas le cas, vous subirez une décote sur votre retraite.

Or, la législation française permet de procéder au rachat de trimestre de cotisation,

et ce pour vous permettre d’atteindre votre durée de cotisation requise et ainsi profiter de votre retraite à taux plein. 

La loi permet aujourd’hui de racheter 12 trimestres (soit trois ans) correspondant à

des années de carrière incomplètes (des années de travail ayant donné lieu à la

validation de moins de quatre trimestres) ou à des études universitaires et supérieures.

Pour un salarié, procéder au rachat d’un trimestre de retraite revient entre 1 055 euros et 6 684 euros par trimestre. 

Le coût est fonction de trois paramètres : 

  • L’âge auquel le rachat est effectué
  • Le revenu de vos 3 années précédentes
  • L’option de rachat

Le rachat peut prendre deux formes qui sont au choix de l’assuré :

  • Le rachat du taux seul (option 1) permet  d’atténuer la décote et d’augmenter le taux de calcul de la pension (mais ne permet pas d’augmenter le nombre de trimestre acquis pour le calcul de la pension). Cette option est généralement la moins coûteuse.
  • Le rachat du taux et de la durée d’assurance (option 2) est plus coûteux mais permet de prendre en compte les trimestres rachetés pour le taux de calcul de la pension et le taux de calcul de la pension.

L’option 1 est bien moins onéreuse que l’option 2. 

A titre illustratif, un salarié âgé de 60 ans dont le revenu annuel d’activité est supérieur au PASS (41 136 € en 2021) devra débourser : 

  • 4 367 € par trimestre s’il choisit l’option 1,
  • contre 6 472 € par trimestre s’il choisit l’option 2.

La rentabilité du rachat de trimestres de retraite dépend de très nombreux facteurs.

Il est important de souligner que le coût du rachat est déductible de votre revenu imposable. 

Vous bénéficiez donc d’un avantage fiscal à hauteur de votre taux marginal d’imposition.

Une fois le coût net de fiscalité connu, il convient de le comparer avec la majoration de

pension obtenue suite au rachat.

La question du délai de retour sur investissement (ROI) se pose alors.

En combien de temps allez-vous récupérer la somme décaissée (5 ans ? 10 ans ? 15 ans ?). 

Au regard du coût du rachat, nous vous encourageons également à comparer le gain avec la rentabilité d’un autre investissement.

Voici un cas pratique, pour vous aider à bien comprendre.

Prenons l’exemple d’un assuré né en 1961 qui souhaite prendre sa retraite à 62 ans en 2023.

En 2023, il disposera de 156 trimestres. 

Compte tenu de son année de naissance, il lui manque 12 trimestres pour obtenir une retraite à taux plein et sa décote est de 1,25% par trimestre. 

Le coefficient de minoration est donc de 12 X 1,25 % soit de 15%.

Le taux de sa retraite serait de : 50% – (15% de 50%) = 42, 5%.

Si son salaire annuel moyen est de 30 000 euros, sa retraite sera de : 30 000 x 42,5 % x 156/168 = 11 857 euros.

  • Hypothèse numéro 1 : il rachète les 12 trimestres manquants, avec l’option 1, sa retraite sera donc calculée au taux plein : 30 000 x 50% x 156/168 = 13 950 euros. Selon le barème avec l’option 1,  le coût de rachat d’un trimestre effectué en 2022, à l’âge de 61 ans, serait de 3 329 euros, soit 39 948 euros pour 12 trimestres.
  • Hypothèse numéro 2 : il  rachète les 12 trimestres manquants, avec l’option 2, sa retraite sera donc de : 30 000 x 50% x 168/168 = 15 000 euros. Selon le barème avec l’option 2, le coût de rachat d’un trimestre effectué en 2022, à l’âge de 61 ans serait de 4 933 euros, soit 59 196 euros pour 12 trimestres. 

Ici,

  • En option 1, il faut espérer vivre 19 ans pour amortir le coût et 60 ans pour bénéficier d’un rendement de +/- 4% car sur 30 ans d’espérance de vie le rendement de l’investissement des 39 k€ du coût ne sera que de 1.52%
  • En option 2, il faut espérer vivre 18 ans pour uniquement amortir le coût et 60 ans pour bénéficier d’un rendement de +/- 4% car sur 30 ans d’espérance de vie le rendement de l’investissement des 39 k€ du coût ne sera que de 1.56%

Nous avons, dans cet article, balayé les 5 erreurs qui nous semblent les plus importantes à comprendre pour ensuite les éviter.

Si vous avez besoin de conseils pour préparer votre retraite, faites vous accompagner par un conseiller en gestion de patrimoine et réalisez un bilan patrimonial qui vous aidera à réaliser vos objectifs patrimoniaux en adéquation avec vos besoins.