PEA et expatriation : Que devient votre PEA en cas de départ de France ?
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Expatriation - Stratégie financière et patrimoniale
Vous détenez un PEA (Plan d’Épargne en Actions) et vous projetez de quitter le territoire français ?
Plusieurs questions méritent d’être posées !
Mon départ de France entraîne-t-il la clôture automatique de mon plan ?
NON ! Depuis le 20 mars 2012, et afin de se conformer à un arrêt rendu en 2006 par le Conseil d’État, l’Administration fiscale a révisé sa position et considère que le transfert du domicile hors de France du contribuable détenteur d’un PEA n’entraîne plus la clôture automatique de celui-ci.
Unique exception : si le transfert hors de France est effectué à destination d’un État ou Territoire Non Coopératif (ETNC), le plan sera définitivement clôturé et les gains nets réalisés seront immédiatement imposés, d’une part, à l’impôt sur le revenu si le plan est ouvert depuis moins de cinq ans, d’autre part, aux prélèvements sociaux, quelle que soit la date d’ouverture du plan.
Aurai-je une somme à acquitter à l’occasion de ce départ ?
NON ! L’Exit tax (mécanisme consistant à imposer les plus-values latentes sur valeurs mobilières) n’est pas applicable aux titres détenus dans un PEA.
Une fois à l’étranger, quelle fiscalité pour mon PEA ?
Cette question est plus complexe que les précédentes car elle nécessite de traiter distinctement :
- 1 – L’imposition française de l’imposition dans l’État d’expatriation ;
- 2 – En ce qui concerne la France, l’imposition au titre de l’impôt sur le revenu (IR) de celle au titre des prélèvements sociaux (PS) ;
- 3 – L’imposition des revenus automatiquement issus du PEA (dividendes) des sommes perçues suite à un rachat (PEA assurance), un retrait (PEA bancaire) ou une clôture ;
- 4 – En ce qui concerne spécifiquement les dividendes, ceux versés par des sociétés cotées et non cotées.
Nous vous proposons l’analyse suivante :
France | Etat d’expatriation | |||
---|---|---|---|---|
Impôt sur le revenu | Prélèvements sociaux | Fonction de la fiscalité locale (chaque cas devant faire l’objet d’une étude spécifique et approfondie) | ||
Dividendes | Titres non cotés (c’est-à-dire versés par des sociétés françaises dont les actions ou parts ne sont pas admises aux négociations sur un marché règlementé) | Retenue à la source effectuée par l’établissement émetteur sur la totalité des sommes versées* | Exonération** | |
Titres cotés | Exonération** | Exonération** | ||
Gains issus d’un retrait, rachat ou de la clôture du PEA | Exonération** | Exonération** |
*Taux du prélèvement prévus par les articles 119 bis, 2° et 187 du CGI :
- 21 % pour les revenus distribués à des personnes physiques ayant leur domicile fiscal dans un autre Etat membre de l’UE, en Norvège ou en Islande ;
- 30% dans les autres cas ;
- 75% si les revenus sont versés hors de France, dans un Etat ou un territoire non coopératif (ETNC).
À noter : les titulaires de PEA peuvent demander, dans certains cas, par voie de réclamation contentieuse, un dégrèvement de cette retenue à la source. Cela sera possible dès lors que le montant des dividendes n’excède pas 10 % des placements en titres non cotés de sociétés françaises ou étrangères qui sont détenus dans le PEA (Article 157, 5° bis, CGI).
**les plus-values et les produits (dividendes) issus d’un PEA détenu par un non-résident fiscal français sont exonérés d’impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux (dans les mêmes conditions que pour un résident de France)